Un temps d’arrêt

sablier

Nous courrons tout le mois de décembre : la famille proche, la famille éloignée, les enfants, les amis, les cadeaux, les rhumes, les grippes, les otites, les cliniques, les magasins pour les surprises oubliées de dernière minute; et c’est très bien, mais STOP! Dans tout ça, où se trouve notre relation avec nous? L’altruisme demeure une excellente valeur, mais il existe un besoin d’altruisme de soi avec soi. Comme un ami m’a déjà dit : l’égoïsme, c’est la générosité pour soi. Je me demande si nous ne serions pas moins dépressifs si nous nous occupions un peu plus de nous-mêmes personnellement. Un peu plus j’ai dit, pas laisser tomber tout le monde pour nous regarder le nombril.

Alors arrive le Jour de l’An et ses résolutions traditionnelles. J’ai toujours trouvé ça très drôle les résolutions : des bilans personnels on peut en faire à l’année alors pourquoi attendre que le chiffre de l’année change? On peut se décider le 12 juin ou pendant nos vacances d’été. Mais non, on aime ça les vacances des fêtes, quand ça suit une routine et un cadre, c’est confortable.

Alors quelles seront vos résolutions? Arrêter de fumer? Arrêter de boire? Perdre du poids? Pour ma part, je prends toujours la même résolution d’une année à l’autre et je la respecte toujours. Ma résolution : ne pas prendre de résolution. Je vous suggère autre chose. Je vous propose de prendre du temps pour vous et que ça devienne un mode de vie. Choisir un moment dans la journée, dans la semaine ou dans le mois pendant lequel vous ferez uniquement quelque chose qui vous allume personnellement, seulement vous avec vous pour vous. Ça peut être lire un livre, dormir, recevoir un massage, regarder le plafond, prendre une marche, jouer de la musique, n’importe quoi! Être en voiture ou dans l’autobus ça ne compte pas : nous sommes toujours concentrés sur la route ou sur l’arrêt qui s’en vient. Faites n’importe quoi que vous aimez et qui vous rapprochera de vous. L’idée semble tellement évidente, mais nous ne le faisons pas. Avez-vous remarqué?

Notre quotidien stressé ne rend pas la tâche facile et la culpabilité non plus : qu’est-ce que je fais à enrichir ma relation avec moi alors que je pourrais m’occuper de mes enfants, ma famille, mes amis, mes collègues. J’ai encore de l’énergie alors je pourrais l’utiliser à aider les autres. Le tour de force ici réside à réussir à nous mettre personnellement sur le même pied d’égalité que les personnes qui nous entourent : pourquoi toujours faire passer les autres avant soi? Le mot important à retenir est « toujours ».

Je ne voudrais pas que nous devenions une société individualiste, loin de là. Si c’est ce que vous déduisez : j’ai manqué mon coup. Je précise qu’en nous aidant nous-même nous pourrons mieux aider les autres. Choisissez un temps pour vous qui vous satisfera. Appréciez et savourez ce moment. Vous êtes aussi important que les autres.

L’étape suivante sera de vous retrouver tout seul avec vous-même. Tout seul pour vrai : pas d’ordinateur, pas de télévision, pas de cellulaire intelligent, pas de tablette électronique, pas de livre, pas de musique, pas de gens. Tout seul, demeurer conscient et observer ce qui se passe. Si vous réussissez, vous verrez de la surprise, de l’émotion, des effets physiques. Personnellement, je n’ai jamais réussi à tenir très longtemps, mais pour le temps que ça dure, c’est impressionnant.

Bonne année tout le monde! C’est le moment : j’ai rendez-vous avec moi.

(Image par akial)